17 de abril de 2014

Le quai

Toi t’as pris les voiles vers un nouveau monde, me laissant seule sur le quai. T’es partie à la recherche du bonheur, celui qui s’est noyé dans le fleuve de mes sanglots. Sale bête qui n’a pas pu remplir tes doigts d’or et de diamants.  J’ai été l’hiver pour ton être, quand au début je ne promettais que la jouissance de la saison des oiseaux et des fleurs. Quand suis-je devenue un meuble de plus dans ta chambre ? Quand suis-je devenue l’ombre de tes nuits, la ceinture de ta bagnole, quand suis-je devenue celle qui ne chante plus, celle qui ne t’apporte plus que du bruit et de la poussière?
T’es partie.  Et je repense à toi, je pense à celle qui reviendra, celle qui voudra se reposer d’une nuit d’alcool et de putes, celle qui sera usée par ces nuits de folie et d’ivresse. Que ferai-je quand tu viendras te poser sur le quai ? Devrai-je t’endormir dans mes bras, et réchauffer ton cœur ? Te soigner et te laisser partir de nouveau à la découverte d’autres horizons ?   

Je sais, je sais… Mon quai est usé et ton bateau a soif d’autres drapeaux. Mais saches que d’autres navires viendront se poser sur mon quai, et m’emporteront, peut-être, vers l’océan, et seront sûrement le soleil qui séchera mes pleurs, et lèvera mes voiles, et chantera le printemps ! Cependant, entre tourbillons et tempêtes, se sera toujours ton prénom qui raisonnera dans ma tête, comme le souvenir d’un quai où je trouverai le repos. 

5 de abril de 2014

Je ne comprends plus rien. Pourquoi ai-je décidé d'être celle qui se met à genoux, celle qui court, celle qui se prostitue? Pourquoi ai-je vu dans l'amour un remède? Qui suis-je sans aimer? Je ne me souviens pas d'une seule fois où je n'ai pas eu une toile devant moi pour dépeindre un être. Je ne me souviens pas d'une seule fois où cet être fut semblable à celui de la toile.
Il parait que ce sont les meilleures années de notre vie, quand on est encore pures, quand on se sent encore capables de tout atteindre, quand la vie est encore un mystère.
Je me sens vielle, je sens que ces années sont déjà derrière moi, qu'il n'y aura plus jamais la jouissance de la première fois, plus jamais autant d'adrénaline, autant d'incertitudes qui me tuaient, autant de voix qui me criaient à l'oreille qu'il fallait pas, que c'était pas bien. Aujourd'hui je suis seule. Seule dans un monde qui se dévoile tout entier, seule dans cette ville qui ne me sourit plus, qui est usée, qui est déserte.
J'ai perdu l'espoir, j'ai perdu l'espoir dans l'éternité, dans l'amour, dans le progrès, dans la beauté. Pourquoi tout ce bruit, toute cette agitation, ces millions de défis, cette recherche d'accomplissement? Je mourrai, elle mourra, et toute la planète disparaitra. On vit et très rapidement on devient poussière. Mes mots marqueront peut être quelques contemporains, ou même une prochaine génération, qui sait s'ils ne marqueront pas tout un siècle? Cependant rien n'évitera la disparition de toute la race humaine, de toutes les créations, de tout ce qui a survécu à travers le temps, tout ce qui promettait l'éternité.
Autant aimer. Autant profiter de cette jouissance. Mais quelle jouissance? Je me sens détruite, accablée, incapable d'aimer comme avant, je suis épuisée par ces Touts qui deviennent très vite des Riens. Par ces visages qui vieillissent, ces flammes qui s'éteignent toujours, ce corps qui ne ressent plus rien, cet orgasme qui est devenu routine... (Soupir) Les mêmes déceptions, les mêmes pensées, les mêmes conclusions.

Viens, serre-moi fort dans tes bras, laisse-moi me reposer, je t'en supplie, ne me laisse pas toute seule! Je ne veux pas, je ne veux plus.